“Quitter sa langue natale, écrire en français”, récapitulation des 31 contributions


“Quitter sa langue natale, écrire en français”, Poesibao a interrogé 31 auteurs et propose ici la récapitulation complète des contributions.



Rappel du thème :
Ne pas ou ne plus écrire dans sa langue maternelle, est-ce un réel choix ? N’est-ce pas la langue d’accueil qui vous élit ? Le poète tchadien Nimrod écrit : « J’ai écrit en français parce que les lettres françaises ont fait vibrer mon être au-delà de tout ce que je pourrais en dire. J’ai été élu, je ne suis pas l’auteur de mon élection. On dispense l’amour parce qu’on a été aimé. »
L’amour y est-il pour quelque chose ?
Est-ce une fuite, un exil, un rejet de son pays, une décision politique ? « Écrire dans une langue étrangère est une émancipation. C’est se libérer de son propre passé », déclarait Cioran. La langue adoptée est-elle une « contre-langue » (maternelle) ? Un exil dans l’exil ? Si tant est que la langue du poème est une langue étrangère inscrite dans une langue natale (« la langue du poème est une “ langue étrangère ” » déclare Emmanuel Laugier en écho à Gilles Deleuze : « autant dire qu’un grand écrivain est toujours comme un étranger dans la langue où il s’exprime, même si c’est sa langue natale »). Est-ce être nulle part ?
L’adoption d’une autre langue correspond-elle à un déplacement physique ?
Samuel Beckett disait rechercher, dans la langue française, une langue sans style, « essayant de trouver un rythme et une syntaxe d’extrême faiblesse » (« trying to find the rhythm and syntax of extreme weakness ») : le choix du français fait-il abandonner un style ? Chercher un autre style ? Affaiblit-il le sens ? Est-ce une autre personne qui apparaît dans l’autre langue ? Peut-on parler d’un devenir-autre ?
Et pourquoi le français ? Dont Cioran disait que c’est une langue sclérosée, arrêtée. Offensif, Kateb Yacine quant à lui déclarait : « j’écris en français pour dire aux Français que je ne suis pas français ».
Les questions sont nombreuses, elles se posent en vrac car l’histoire de la langue de chacun est un monde. Alors c’est l’histoire de poètes qui se sont aventurés dans la langue française, qu’on voudrait lire.

Cette nouvelle Disputaison a été publiée en deux livraisons. Elle a été conçue et préparée par Jean-Pascal Dubost.

Images, deux gravures de Erik Desmazières
Haute galerie circulaire, pl. VII de la suite Onze estampes inspirées de « La Biblioteca de Babel », 1998, eau-forte et aquatinte (source)

Erik Desmazieres, Géography Theater, 2007, eau-forte et aquatinte, 195 x 265 mm © 2007, ProLitteris, Zurich (site de référence)


Série A
1- Nimrod
2- Souad Labbize
3- Ian Monk
4- Silvia Marzocchi
5- Alexander Dickow
6- Radu Bata
7- Sebastian Reichmann
8- Maria Raluca Hanea
9- Christoph Bruneel
10- Carla Lucarelli
11- Eugène Green
12- Fabio Scotto
13- Carles Diaz
14- Tom Riesen
15- Jan Baetens
16- Jody Pou

Série B
Quitter sa langue natale, écrire en français”, 17, Elke de Rijcke
Quitter sa langue natale, écrire en français”, 18, Jean Gabriel Cosculluela
Quitter sa langue natale, écrire en français”, 19, Madeleine Aktypi
“Quitter sa langue natale, écrire en français”, 20, Cécile A. Holdban
Quitter sa langue natale, écrire en français”, 21, Katia Bouchoueva
“Quitter sa langue natale, écrire en français”, 22, Flora Bonfanti
“Quitter sa langue natale, écrire en français”, 23, Sabine Macher
“Quitter sa langue natale, écrire en français”, 24, Tom Nisse
“Quitter sa langue natale, écrire en français”, 25, Sanda Voïca
“Quitter sa langue natale, écrire en français”, 26, Jindra Kratochvil
“Quitter sa langue natale, écrire en français”, 27, Linda Maria Baros
“Quitter sa langue natale, écrire en français”, 28, Ritta Baddoura
“Quitter sa langue natale, écrire en français”, 29, Vanda Mikšić
“Quitter sa langue natale, écrire en français”, 30, Joep Polderman
“Quitter sa langue natale, écrire en français”, 31 et fin, Marina Skalova