Isabelle Baladine Howald a choisi pour « Poesibao » ces extraits d’ »Habiter bouche bée » de Yann Miralles, paru récemment aux éditions Unes.
Yann Miralles, « Habiter bouche bée », Unes, 83 p, 18 €
& et plus tard aussi
l’élagage qu’il faudra forcément —
Membres fantômes
les branches
Ont comme des bras
amputés sentis palpitants
ou des étoiles
désormais muettes
mais
le renvoi
de saison à saison à saison
——-
& comme les oiseaux n’y
vivent
que rien comme on va
& vient
& rebondissant
de nos à branches à
le vide et l’envol
ou l’écureuil encore
rapide entre les feuilles
ou le koala l’eucalyptus liés
les consonnes
ne mentent pas
c’est d’habiter que d’être distant
voici je viens
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le corps se tient-il dans la finesse de l’écran, non seulement le tien mais le grouillant de tout, autour. on dira j’habite là, dans écrire maigre. mais le gras du monde déploie ses dimensions. like it or not, l’abondance du visible et le format svelte vont ensemble. la manipulation de la photo rejoint même l’hypertexte. là j’ouvre, je renvoie. j’accumule comme en creusant. j’épaissis en petites touches. j’avive des profondeurs imprévues ou j’élargis des mots. doigts dessus comme des ronds dans l’EAU, cercles concentriques, je touche à l’image comme à la matière.
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Parler avec tout ça oui, et avec simplement aussi la flambée
Yann Miralles, Habiter bouche bée, Unes, 83 p, 18 €
Contribution d’Isabelle Baladine Howald
On peut lire cette note d’Antoine Bertot dans Poesibao