En lien avec un entretien et une note de lecture, Isabelle Baladine Howald a choisi ces extraits de Philippe Beck.
12.
Corde Chang répond à Tuyau Nan.
A l’automne, vent frais
et fruits mûrs. Puis Corde Kiao
répond à Cloche de Printemps,
Cloche Kia : vent chaud,
pièces de bois aux bonds agiles,
les plantes refleurissent.
L’été pince Corde U,
Répondant à Clochette Hoang,
La clochette d’Hiver de Castor Mouvant :
neige tombe et eau gèle.
Coquille attend l’éclair maintenant.
41.
Abstraite et plaisantine, poésie
des commençants, des fusées
à la Prairie des Cendres
un cerceau roulé parmi des fleurs.
Jeter de l’air en l’air, les idées
contre la toupie voisine,
c’est le fait de commençants.
La contenance de leurs sentiments
est d’une fumée revenante, qui demande
grosse cordes, baguettes,
barrages-poids, musements et poussières
de la Hache. La maison du marais prévenu.
56.
Étoiles ne racontent pas la gloire
des Gestes plissés. Les êtres capables
de lier prennent les esprits vifs pour dire.
L’abondance de facultés,
qui façonne le principe animal,
fait désirer voir davantage
de parties, de circonstance et de fins,
et ce désir général en lui
augmente les appétits à deux chambres.
La marche est éclairée par cœur.
Sous l’empire d’un seul objet allumé,
quelqu’un s’arrête à décembre.
97.
Je parle des images, longtemps délaissées
dans de la pierre. Le décor, marginal savant,
a une aura mélodramatique d’alouette
loin du nid, rivière et falaise, le délié
de Généralité, et l’impliqué
dépendant. Un froid lumineux et sec,
loups, renards et léopards
dansent avec leurs ombres.
Puis, le mur blanc et la nuit noire des pics.
Crâne est sculpture de porcelaine non vaine,
ménagerie des fictions comme cage,
adaptation au tracé de parois.
Philippe Beck, Abstraite et plaisantine, Le Bruit du temps, 2025, 11 €