Entretien avec Philippe Beck, par Isabelle Baladine Howald


Plusieurs parutions de et autour de Philippe Beck sont, pour Isabelle Baladine Howald, une occasion de l’interroger sur son travail.




C’est une belle année qui commence pour Philippe Beck qui publie Abstraite et plaisantine, un recueil de douzains ainsi que Documentaires, un choix de notes pleinement engagées (et récrites) de sa page Facebook, chez Antoine Jaccottet au Bruit du temps ; et qui voit aussi son travail éclairé par un volume collectif consacré à sa poésie, Le poème éclairé, Poétique de Philippe Beck, sous la direction d’Alexander Dickow et Laurent Zimmermann chez Hermann.
Dans ce numéro de Poesibao, il y a un choix de poèmes de ce recueil qu’on peut consulter, ainsi qu’une note de lecture de Documentaires.
Ces parutions simultanées sont l’occasion de converser un peu avec ce poète que nous lisons depuis longtemps.


Entretien


Isabelle Baladine Howald : – Quel début d’année ! Que vous apporte cette floraison ?
Comment vit-on, outre le plaisir d’avoir son propre travail publié, le fait d’avoir des livres écrits sur soi, comme ce volume vraiment très intéressant chez Hermann, qui tourne essentiellement autour de votre récent recueil publié chez Flammarion, Ryrkaïpii (ce n’est pas le premier, rappelons Philippe Beck l’impersonnage de Gérard Tessier chez Argol et les Actes du colloque de Cerisy qui vous a été consacré, publié chez Corti, ainsi que des Entretiens, Une autre clarté, au Bruit du temps) ?

Philippe Beck : – Je ne vis pas exactement ces parutions comme le fruit d’une étonnante floraison, même si le fait de parvenir à écrire un livre dans le monde comme il va a de quoi étonner (disant cela, je n’ignore en rien que la « cohue de livres » dont parle Platon est de nos jours la plus écrasante de toute l’Histoire). Si on suit votre métaphore, on peut tenir chaque poème pour un fruit spécifique, le citron, et non seulement pour un « pépin de citron jeté dans une crevasse de granit »… Je l’entends au sens que lui donne Mandelstam dans l’Entretien sur Dante il y a un siècle : « la forme est sécrétée lorsqu’on presse le contenu-idée, qui lui sert, en quelque sorte, de vêtement. Telle est précisément la conception de Dante : io premerei di mio concetto il suco, Enfer, XXXii, 4. » Le passage de Dante est traduit ainsi par Jacqueline Risset :
« Si j’avais les rimes âpres et rauques
comme il conviendrait à ce lugubre trou
sur lequel s’appuient tous les autres rocs,
j’exprimerais le suc de ma pensée
plus pleinement ; mais je ne les ai point,
non sans frayeur je m’apprête à parler… »
J’adopte volontiers la prudence dantesque au sujet d’une expression de l’enfer moderne, même si je tiens énormément à Abstraite et plaisantine en particulier. Le contenu-idée a été pressé de manière à faire sentir le citron dans la forme engendrée. Mais vous avez plus insisté sur la fleur que sur le fruit (le résultat), pardon.
Quant à l’autre aspect de votre question : le plaisir de la publication n’est rien si le livre ne parvient pas à toucher les contemporains, auxquels il s’adresse – en tout cas, il est écrit en direction des « lecteurs providentiels » qui, peut-être, l’attendent ou en ont besoin. Que des contemporains continuent l’effort auquel je m’identifie, par des lectures, etc., est un bonheur profond, parce que la tentative que je suis doit impérativement rencontrer la tentative que constitue toute personne du même temps, en vue d’un monde meilleur. Le fait que de loin en loin de telles lectures, de telles recherches se produisent encourage à poursuivre l’effort ; l’étayage se situe à cet endroit précis, qui est le lieu de réponse aux communs besoins de l’époque.


I.B.H. : – Nous allons nous intéresser plus précisément à Abstraite et plaisantine, ce titre qui sonne, qui danse. Ce livre vous tient très à cœur je crois. C’est un recueil de douzains, « cent douzains en vers libres et mesurés. » Pourquoi ce titre Abstraite et plaisantine qui est une citation ?
Et qu’est-ce que vous aimez particulièrement dans la forme du douzain en vers libres et mesurés ?

Ph. B. : – Les deux adjectifs liés qui forment le titre du livre sont empruntés au pianiste Alfred Cortot (l’« Alfred » apparaissant au premier poème) qui, sous l’Occupation, rejeta comme « abstraite et plaisantine » la musique moderne en sa « facilité outrancière » (il visait notamment Satie). Vous imaginez bien que je revendique ces deux caractéristiques comme deux qualités intéressantes pour le poème. Leur liaison même est une affaire très sérieuse, que résume le titre en tant qu’il constitue le livre en petit. Le douzain irrégulier par sa fraîcheur (ponctuellement pratiqué par Baudelaire dans « L’invitation au voyage », ainsi) me semble posséder une force de frappe proche de celle du sonnet (dont la puissance semble moindre désormais, car toute forme s’use malgré les belles tentatives pour en préserver la vitalité) et les « vers libres mesurés » ont la même nature que la forme générale du poème : ce sont des vers demeurés vers jusque dans leur hétérométrie expressive. En somme, les caractères formels du poème correspondent à la pression de l’idée d’une poésie moderne rejetée au motif qu’elle obscurcirait les âmes et les corps attachés au principe qui les anime.


I.B.H. : – Votre titre, particulièrement, tel qu’il me semble, vise quelque chose, ou met les points sur les i, sans attaque, sans méchanceté, mais comme pour en finir avec un vieux débat sur la poésie, voire sur votre poésie. Ce point est commun avec certaines notes de Documentaires où l’on sent votre souci de la justesse. Votre poésie est-elle si moderne qu’on ait pu mal la traiter ?

Ph. B. : – Oui, et l’affaire dépasse le cas particulier de quelqu’un. Je me sens en tout cas solidaire de ces artistes modernes déclarés dégénérés. Mais si « en poésie, c’est toujours la guerre », c’est qu’il s’agit d’une guerre entre ceux qui prétendent savoir ce qui rend les poèmes dignes ou indignes de l’humanité vraie ; et il s’agit bientôt, au moins tendanciellement, dans un conflit d’allure purement littéraire, de dire qui est véritablement humain et qui, non seulement ne l’est pas, mais représente une menace pour l’humanité. « Le combat spirituel est aussi brutal que la bataille d’hommes » (Rimbaud, 1873.) Alors, de quoi est-il question quand on dit que la poésie doit être « concrète et sérieuse » ? D’une part, on exclut l’abstraction comme si elle représentait une trahison du sérieux : malgré Baudelaire demandant « une poésie moderne et plus abstraite », on continue de définir l’abstraction un processus de refus de la réalité, alors qu’elle est analytique et attentive aux discrètes séries et composantes du monde. En elle se trouve le véritable sérieux, qui n’est pas l’esprit de sérieux, et qui fait attention aux dimensions hilarotragiques de l’Histoire ; ce qui ne signifie surtout pas qu’on doit rire de tout ni que tout prête à rire. L’humour est toujours noir et la poésie analyse rythmiquement la teneur de ses deuils accélérés.


I.B.H. : – Comme les Documentaires, Abstraite et plaisantine est un livre d’amitié(s). Dans votre Avertissement (ni préface, ni introduction, mais Avertissement !) « Le livre médite le mode d’être des liens » entre humains, certes parfois amicaux mais guerriers. En ce sens, me semble-t-il les deux livres sont très politiques. De quoi s’agit-il au juste ?

Ph. B. : – J’accepte absolument qu’on dise ces livres politiques et, comme dit Brecht, quand les poèmes décrivent les horreurs du monde ils restent optimistes. (Documentaires, en tant que livre de prose, relève plutôt d’un pessimisme exploratoire.) C’est pourquoi Abstraite et plaisantine est aussi le drame des liens, après l’ultime méditation de Giordano Bruno (le Bruno du livre). La phrase souvent citée de Paul Celan, « Je ne vois pas de différence de principe entre un poème et une poignée de main », ne se comprend qu’en fonction du « principe » mentionné : il faut encore qu’une poignée de main soit une « vraie » poignée de main, une poignée véritablement humaine, et la phrase précédente est décisive : « Seules de vraies mains écrivent de vrais poèmes. » Les mains inhumaines, fabriquant de faux poèmes, contribuent à l’impossibilité de l’humanité. Et s’il faut « méditer le mode d’être des liens », c’est parce que nous vivons dans un univers de liens négligés, ignorés ou trahis ; il faut s’y intéresser d’urgence, plutôt que de décréter sombrement l’incommunicabilité et la séparation des âmes et des corps individuels. Car le régime individualiste est une pure impossibilité malgré son triomphe aggravé aujourd’hui, une impossibilité source de mille souffrances, les humains se sachant liés d’une manière ou d’une autre. Kant avait résumé le paradoxe de la possible souffrance, féconde ou stérile, dans la formule anthropologique de « l’insociable sociabilité ». Il insistait fondamentalement sur l’impossibilité de se passer des autres malgré la tendance à s’en séparer. S’il y a « peu de poèmes » et « peu d’êtres humains » dans l’immense foule, on pourrait aussi bien dire à l’inverse qu’il y a seulement des humains qui vivent le principe de leur humanité dans l’intense réalité des liens qu’ils éprouvent. Ces liens sont en même temps les liaisons entre les humains et les relations entre les réalités auxquelles ils se sentent rattachés. La magie de la connexion entre les êtres dépend de la magie de « l’ordre et connexion des choses », auxquels l’être humain devient sensible en en parlant avec les autres. Si la vraie magie « n’est rien d’autre que marier le monde », on comprend que l’éventuelle magie du poème consiste dans le fait de révéler l’inséparation de tous les êtres, quels qu’ils soient. Comme le dit un commentateur de Bruno, l’homme, cette « nature dotée d’une main », doit encore acquérir une dignité morale dans l’ordre de la réalité, qui dépend de sa capacité magique, de son art des liens. L’homme-lien est faiseur et défaiseur des liens. Le lié est aussi important que le liant, et de quoi parle la poésie depuis Orphée le « civilisateur » sinon de cette affaire, qui est aussi l’affaire du sentiment, de l’amour et de l’amitié ? « Être capable de lier un homme »… Tout dépend, malgré tout, de l’impressionnabilité de chacun, de cette réceptivité qui est le cœur de tout être vivant.


I.B.H. : – Les rappels et les appels, les échos (poétiques, mythologiques, historiques), comme toujours dans votre poésie, sont nombreux (je pense que je ne les vois pas tous mais ce n’est pas grave). Ils travaillent en profondeur dans votre langue particulière. Cette langue est-elle aussi impersonnelle que l’auteur, un impersonnage ? Peut-être pouvez-vous nous rappeler d’ailleurs ce que vous entendez par l’impersonnage, cet auteur pourtant ?

Ph. B. : – L’impersonnage reste un personnage qui apparaît dans l’espace public. Si on a « beaucoup d’impersonnalité », on n’apparaît pas pour disparaître, mais on disparaît en quelque manière (derrière le tissu des liens que le poème rend possible et auquel il renvoie) pour apparaître autrement. Nous avons besoin d’autres manières de nous apparaître les uns aux autres et, partant, de nous lier et délier mutuellement. Si un auteur est un principe d’augmentation de la force des liens, alors il est bien plus qu’un soleil magnétique ou une génialité suffisante ; il n’est qu’une référence commune, un principe de recommencement dans la mesure même où son « moi ne commence pas », selon la formule de Novalis. Il est seulement un lieu de rencontre.


I.B.H. : – Ce qui est repérable, parce que c’est indiqué avant et dans le texte, c’est le « caractère à la fois tao et talmudique » de ce recueil. Le poème 12 en est imprégné. Il serait intéressant que vous nous en disiez davantage…

Ph. B. : – Je ne suis pas le mieux placé pour commenter les poèmes qui, à leur façon, disent ce qu’ils disent en renvoyant à ce qu’ils évoquent. L’étonnement est ce qui incite à chercher. Naturellement, les forces musicales tao désignées par le poème 12 peuvent être interprétées textuellement, si on y tient. Elles dépendent de ce qui est dit au dernier vers : « Coquille attend l’éclair maintenant. » Et la coquille, c’est aussi le poème.


I.B.H. : – J’aime beaucoup vos P. : Pantagruel, Panurge (« sont sur un bateau » !), Pitchipoï et surtout Poésie. Il y a beaucoup de sons qui se répondent, dans vos poèmes, des Hou, chou, hou-toun, c’est un chant ?

Ph. B. : – Les références sont toujours lyriques. Les sons des mots lancés (adressés) appartiennent à l’ordre sémantico-mélodique de tout discours. Ce musicisme est le fondement du rapport au bout du monde où les « dégénérés » furent assassinés. Et la relation entre Pitchipoï et Houn-toun (le Chaos qui cherche sa forme), eh bien, c’est au lecteur de la dire.


I.B.H. : – Il y a pas mal de noms propres que je ne connais pas, dans les poèmes. Outre cet appel à la recherche que vous demandez éventuellement au lecteur, j’imagine que c’est une manière essentielle d’habiter dans le poème ainsi qu’une manière politique et historique (les noms évoqués ne sont, loin s’en faut, pas tous des poètes) ?

Ph. B. : – Les noms propres sont plus disponibles que jamais, maintenant que la Toile est devenue une extension de la bibliothèque générale. Je ne demande rien au lecteur. Il a ses propres demandes, ses besoins, et je suppose que, s’il va plus loin que mon nom imprimé sur la couverture, c’est qu’il est disposé à lire, à rencontrer ce que le livre propose, un battement du vrai où le lecteur (le lisant) se tient déjà, d’ailleurs : nous partageons tous le même monde dans l’état où il se trouve, les mêmes problèmes à des degrés divers, etc. Les impersonnages qui surgissent dans les poèmes sont comme des êtres chargés de poids historique et politique, et ils doivent apparaître selon leur mode, faire signe, dans la série des vers qui dramatisent les problèmes.


I.B.H. : – Il y a du jeu et de la joie dans votre virtuosité qu’on pourrait dire musicale. Il y a d’ailleurs de la musique. Comment la faire danser dans des vers contraints ?

Ph. B. : – Oui, j’ai repris l’idée d’une hilarotragédie de la vie ordinaire à Manganelli, l’écrivain du « Mandat des Marécages » (cf. Lyre Dure). Il y a de la joie, sans doute, et pourtant ni béatitude ni allégresse là-dedans, me semble-t-il. J’aimerais que la joie signifie une force d’affirmation comme mode d’apparition neuve auprès des uns et des autres. L’homme lié-liant est un joueur (homo ludens), inévitablement, et son jeu sérieux répond au drame joyeux de Mozart. Quant aux contraintes que subissent mes vers libres (qui ne dépassent jamais les quatorze syllabes et jouent constamment avec les vers identifiés, octosyllabes, ennéasyllabes, etc.), elles sont souples et j’aime l’idée pratique de la grande ligne suivant la série des vers. À l’intérieur des vers, le battement est le plus important, c’est certain. La joie dépend d’un rythme du sens, et si vous sentez une telle « danse des mots », je suis ravi ; elle n’en demeure pas moins une expérience du sens.


I.B.H. : – Si le sentimental, la sensiblerie sont absents, la lyre reste « rude », la beauté, elle ne l’est pas. Les vers sont souvent très beaux. Il y a du bateau dans votre vers, je veux dire, quelque chose qui épouse son soubassement tout en le soulevant avec légèreté. C’est une poésie de la mer, d’un horizontal mouvant, non de la montagne, non d’une verticalité raide. En avez-vous conscience, en comprenez-vous l’origine ?

Ph. B. : – Je n’en suis pas conscient, si la conscience désigne la réflexion séparée qui précède l’application. Vous vous rappelez l’importance du battement, et l’un des textes les plus obsédants qui soient à mes yeux reste la Cinquième Rêverie du « promeneur solitaire » (que Baudelaire transpose dans sa Lettre-préface aux Petits poèmes en prose), dans l’intervalle entre terre et eau :

«  (…) j’allais me jeter seul dans un bateau que je conduisais au milieu du lac quand l’eau était calme, et là, m’étendant tout de mon long dans le bateau les yeux tournés vers le ciel, je me laissais aller et dériver lentement au gré de l’eau, quelquefois pendant plusieurs heures, plongé dans mille rêveries confuses mais délicieuses, et qui sans avoir aucun objet bien déterminé ni constant ne laissaient pas d’être à mon gré cent fois préférables à tout ce que j’avais trouvé de plus doux dans ce qu’on appelle les plaisirs de la vie. (…)
Quand le soir approchait je descendais des cimes de l’île et j’allais volontiers m’asseoir au bord du lac sur la grève dans quelque asile caché ; là le bruit des vagues et l’agitation de l’eau fixant mes sens et chassant de mon âme toute autre agitation la plongeaient dans une rêverie délicieuse où la nuit me surprenait souvent sans que je m’en fusse aperçu. Le flux et reflux de cette eau, son bruit continu mais renflé par intervalles frappant sans relâche mon oreille et mes yeux, suppléaient aux mouvements internes que la rêverie éteignait en moi et suffisaient pour me faire sentir avec plaisir mon existence sans prendre la peine de penser. De temps à autre naissait quelque faible et courte réflexion sur l’instabilité des choses de ce monde dont la surface des eaux m’offrait l’image : mais bientôt ces impressions légères s’effaçaient dans l’uniformité du mouvement continu qui me berçait, et qui sans aucun concours actif de mon âme ne laissait pas de m’attacher au point qu’appelé par l’heure et par le signal convenu je ne pouvais m’arracher de là sans effort. »

Le bateau du poème est tantôt à terre au bord de l’eau (chargé de souvenirs scandés), tantôt à naviguer en rapport avec le rythme de la terre ferme. Mais la battue des eaux appartient à la Terre. Il n’y a pas d’ailleurs dont la nostalgie devrait bercer.


I.B.H. : – Êtes-vous comme poète, dans le « Commun » (l’humain, le politique et la poésie) un « lieur », un passeur mais qui tiendrait un fil ou sèmerait des cailloux ? 

Ph. B. : – J’espère lier, mais aussi bien être lié. Chaque être est un réel traversé et il communique même à son insu ce qui le traverse. Quant à semer des cailloux : le petit Poucet est d’abord celui qui veut retrouver son chemin, le chemin objectif, que la tradition, dans sa misère, a voulu effacer. Et si, retrouvant son chemin, il aide ceux auxquels il est lié (et qui lui sont attachés) à retrouver quelque voie pour sortir de la Forêt aux mille dangers obscurs, eh bien, tant mieux. Le chemin de quelqu’un (son fil directeur) est toujours aussi le chemin du commun, à l’épreuve de la Forêt-Monde et de son chaosmos. Comme chacun, je suis une singularité générale, et il n’y a pas de langage privé.




Philippe Beck, Abstraite et plaisantine, Le Bruit du temps, 2025, 116 p, 12 €