Très frappé par ce texte de Mary-Laure Zoss publié dans la revue Catastrophes, Poesibao en donne l’incipit puis le lien.
casés là, nous, gens de fêlures, enfoncés. voués aux arrière-cours, aux pluies battantes.
ici nous sommes. qui voudrait, hors contraint et forcé, qui voudrait descendre jusque-là ? dévaler marches verdies, eaux de ruissellement jusqu’à nos terres inondées ? nos vêtements ne sèchent pas, pendent sur un fil.
déplacés, nos abris de fortune, déplacés sur l’infection des sols – comment nos bâches pourraient-elles, et fendues, nous couvrir. comment nos sacs aux coutures défaites.
seule affairée, l’angoisse au long des nuits. on hèlerait en vain figure humaine. entre les poubelles maints passages de renards – combien vadrouillent, humant les remugles.
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casés là. qui nous voit, l’âme en friche, ressasser. où s’anémie la lumière. fouillant culs de sac et angles morts, tandis que nos paroles vont par le fond. nos pesanteurs. aux falaises nos jets d’encre noire. malvenus, penchés. du mauvais côté. depuis la nuit des temps.
rasant le caniveau, on se cherche des bords. on rejoint les seuils, les matricules. quelque chose bée en soi qu’il faudrait murer. parfois ce besoin de calfater les fenêtres. par étoffes tendues en travers du soleil. d’enfouir ce qui de nous s’épuise. répugne à paraître.
nous voient-ils seulement ceux qui passent ? échoués pour long dans la bruine de l’hiver – n’en finit pas cet hiver. nous, légèrement abrutis. écrasant nos mégots sous l’escalier.
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