En son numéro 15, la revue Fragments de la source de Laurent Margantin rend un bel hommage à Kenneth White.
Poesibao est heureuse de reproduire cet hommage que Laurent Margantin a rendu à Kenneth White dans sa revue mensuelle Fragments de la Source. Le feuillet est ici reproduit recto et verso, entre lesquels s’intercale le texte du poème de Laurent Margantin
KENNETH WHITE À TÜBINGEN
un jour de juillet
accueil à la gare de Stuttgart
« le jardin aux juments »
explique Wieland dans la voiture
sur la route ensoleillée
plus tard les rives du Neckar
avec vue sur l’allée des platanes
entre deux eaux
entre deux rives
la conférence au Brechtbau
faculté des langues et lettres
les officiels de la culture
ne sont pas là tant mieux
la tour Hölderlin
la chambre vide du poète
à l’étage
donnant sur la rivière
et un saule pleureur
Kenneth White regarde
accueille tout
lumières et formes
sourit doucement
quand on lui parle
parfaitement à l’écoute
n’oublie pas non plus
les joyeux moments
sur la terrasse de l’appartement
une bouteille de tequila sur la table
quelques amis sont là
notamment Wieland Grommes
le traducteur venu de Munich
la promenade un après-midi
jusqu’au château de Hohentübingen
en bas des remparts
l’ancienne ville des artisans
descente par le Kapitänweg
à l’ombre des arbres
quelques échanges simples
en ce doux jour d’été
Kenneth White écoute
accueille paroles et sons
en totale ouverture
à la beauté du présent
quelques mois plus tard
il m’envoie une poignée
de poèmes manuscrits
dont « La Tour, à Tübingen »
poème qu’on peut lire
dans Limites et marges
reconnaissance pour cela
et pour tout le reste
Laurent Margantin