Cette page est extraite du livre de Karine Miermont, “Marabout de Roche”, sorte de “tombeau de Denis Roche”, paru en 2021 à l’Atelier contemporain.
« Pas que de la littérature ! » Cette phrase-là qui enfle au fur et à mesure de ma lecture de ses livres. Phrase qui s’éclaire davantage, autrement, qui prend toutes sortes de couleurs, de tons, d’angles, de chemins, au fil des années après sa mort. Cinq ans Extraits, bouts. Mare à bouts.
La plupart des écrivains se laissent couler dans le moule de leur temps, ajoutent des phrases et des livres les uns aux autres.
Revenir à l’esthétique du mot, de la phrase, de l’invention verbale.
Il faut écrire quand on a envie d’écrire une chose très précise sous la forme d’un livre unique chaque fois.
Que la littérature soit faite de tous les excès de questions possibles.
Lutte et rature,
tentative d’idéaliser à mort le texte de fiction, de lui donner k statut qu’a la poésie précisément
Mouvement de parole contre la mort.
Qui parle? Qui vive?
Assez de sublime à bon compte !
moi l’écrivain, je suis réduit à écheveler ma trace d’écriture, à la faire à la rigueur pirouetter dans la poussière
S’il n’y a pas la notion de rupture, je ne vois pas l’intérêt (…) C’est toujours un mouvement d’exaltation de l’isolement en train de se déplacer.
Tout ce qui ne tire pas son coup à la mort n’a pas voix au chapitre
Savez-vous qu’en italien on appelle « luciola» une prostituée?
La littérature est périmée depuis longtemps et l’écrivain lui-même est un préjugé.
(…)
Karine Miermont, Marabout de Roche, L’Atelier contemporain, 2021, 176 p., 20€